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Améliorer son écriture sans l'aide d'un professionnel : est-ce possible ?

Isabelle Rivier-Billard, graphothérapeute, spécialiste de l'écriture manuscrite à Plérin, près de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor (22)

 "Est-ce que je peux améliorer mon écriture tout(e) seul(e), sans l'aide d'un(e) professionnel(le) ?"

 

Cette question, certaines personnes se la posent. Ma réponse, en tant que spécialiste de l'écriture manuscrite, est : "Oui MAIS... très difficilement" !

 

Si l'enfant, l'adolescent(e) ou l'adulte concerné(e) prend conscience de ses difficultés et qu'il/elle sait ce qu'elle doit améliorer (à la suite d'un bilan de l'écriture manuscrite par exemple), une progression est possible. Mais compte tenu de tous les paramètres qui entrent en jeu dans l'acte d'écrire, soyons réalistes : rendre, par soi-même, son écriture lisible, rapide, fluide et confortable, tout à la fois, relève d'une mission périlleuse voire quasi impossible.

 

 

Pourquoi mieux écrire est si difficile à obtenir par soi-même ?

 

  • D'ABORD parce qu'une écriture satisfaisante (en qualité et en vitesse) repose, en premier lieu, sur la posture globale, la tenue de crayon et le geste graphique dans son ensemble. Il sera compliqué d'observer tout(e) seul(e) son positionnement au bureau, sa main, son poignet, son bras, son crayon, etc., tout en écrivant.
  • ENSUITE parce que chacun a des automatismes voire des "mauvaises habitudes" et ne s'en rend pas forcément compte. On peut mal former certaines lettres, ce qui va générer des confusions, comme entre "o" et "a" par exemple. On peut utiliser un mauvais sens de rotation pour les lettres rondes, ce qui va en compliquer le tracé et en ralentir l'exécution. On peut lever trop fréquemment son crayon en oubliant de réaliser certaines liaisons ou en omettant d'inscrire les signes diacritiques (points, accents, barres de "t", cédilles) à la fin de chaque mot, ce qui va affecter la fluidité et la capacité d'accélération.
  • ENFIN parce qu'il est difficile de se motiver seul(e). Les personnes qui ne sont pas satisfaites de leur écriture, peuvent en avoir honte, se sentir découragé(e)s par l'ampleur de la tâche à accomplir. Elles vont avoir du mal à trouver, par elles-mêmes, le goût d'écrire, l'énergie pour progresser pas à pas et le réconfort quand les progrès tardent à arriver.

 

Pourquoi l'aide d'un(e) professionnel(le) vous facilitera la tâche ?

  • D'ABORD parce qu'un(e) spécialiste de l'écriture manuscrite pourra corriger le geste graphique dans ses moindres détails. Si ce geste n'est pas fonctionnel, c'est-à-dire si le bras ne glisse pas correctement de gauche à droite, s'il se soulève souvent, s'il est crispé et si le poignet est trop sollicité au détriment de la mobilité digitale (mouvements des doigts), le/la graphothérapeute veillera à l'optimiser afin de rendre l'écriture confortable et éviter une fatigabilité voire des douleurs lors de la scription.
  • ENSUITE parce que le/la graphothérapeute prendra en compte toutes les dimensions de l'écriture : non seulement le geste graphique mais aussi la programmation motrice, l'appui, la qualité du trait, la tenue de ligne, la formation des lettres, les liaisons, les proportions, les espaces entre les lettres et les mots, la mise en page, les stratégies de copie, la vitesse d'exécution, la capacité d'accélération, etc.
  • ENFIN parce que le regard extérieur, averti et bienveillant d'un(e) professionnel(le), permettra à celui ou celle qui écrit de se sentir soutenu(e) et encouragé(e) dans sa démarche. Le renforcement positif assurera des progrès plus rapides, plus sûrs, et favorisera l'estime de soi.

 

Malgré leurs compétences et leur bonne volonté, les enseignants,

qui ont une vingtaine d'élèves par classe, n'auront pas le temps suffisant, après le CP,

pour revoir, dans son ensemble, un geste graphique dont l'apprentissage se fait dès la maternelle.