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Écrire, c'est réfléchir

Une adolescente témoigne

"Quand je n'écris pas, je n'arrive pas à réfléchir"

Isabelle Rivier-Billard, graphothérapeute, spécialiste de l'écriture manuscrite à Plérin, près de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor (22)

En séance, je reçois une adolescente à la main droite plâtrée (et elle est droitière malheureusement). Elle me raconte que, pour l'aider lors de ses évaluations, ses professeurs lui ont proposé une aide humaine. Elle pense alors que dicter à un adulte les réponses aux questions qui lui sont posées va lui faciliter la tâche. Sauf que lorsqu'elle expérimente la chose, elle s'aperçoit que comme elle n'écrit pas, elle ne réfléchit pas aussi bien... et perd des points. Elle décide que, dorénavant, tant qu'elle portera son plâtre, elle écrira de la main gauche. Et malgré un geste un peu coûteux, cette solution lui convient mieux.

 

Cette expérience est soutenue par des données chiffrées. Pas moins de 30 muscles, 17 articulations et 12 régions cérébrales sont stimulés lors du geste graphique. Des études révèlent, par exemple, que les enfants qui ont tracé des lettres sans modèle génèrent une activité dans trois régions du cerveau alors que ces zones ne sont pas autant activées chez ceux qui ont repassé seulement sur un modèle ou tapé à l'ordinateur.

 

D'autres études confirment que les textes écrits à la main sont mieux compris que ceux tapés à l'ordinateur. L'écriture nécessite des mouvements fins très différenciés qui permettent de créer et de développer davantage de connexions neuronales. Les lettres tracées à la main renforcent l'apprentissage de l'écriture mais aussi de la lecture, de l'orthographe et des apprentissages en général.

 

C'est pourquoi le philosophe Emmanuel Kant disait de la main qu'elle est "la partie visible du cerveau".

Écrire, c'est réfléchir...

 

Plus d'informations sur https://wwwhandfacts.ch/fr/merveille/la-main-partie-visible-du-cerveau/